A Harcourt (2018)

Quand on voit ce ciel sans nuage depuis quelques jours et tout ce ciel bleu qui s'installe sur la France, on se demande pourquoi toute cette eau sur les tentes des Compagnons il y a une semaine !!!

Mais enfin trois jours différents sur la fête d'Harcourt et des Compagnons motivés, affairés dans leurs ateliers.

De passage en famille, j'en ai profité pour saluer tous les présents, pendant que mes petits enfants et leurs parents patientaient dans les files d'attente...

Cela changeait un peu de la semaine où l'on fait la même chose dans les gares ou les aéroports !!!

Donc, il est bon d'apprendre à nos petits l'art de la patience et qu'il ne suffit pas de cliquer sur internet pour avoir une réponse à une attente.

Je n'ai pas d'anecdotes pour toutes les échoppes, cependant :


Notre Capitaine
, tel un sergent recruteur, assit derrière sa table, s'échinait des heures en pleins et en déliés, à écrire des prénoms dont la plupart ne se trouvent pas sur le calendrier de notre poste.

Je me demandais ainsi s'il était bien raisonnable de lui faire faire autant de "lignes"à son âge, alors qu'il avait été très sage et ne méritait pas d'être puni !!!

Le pas de tir à l'arc: 

Nos trois compères étaient à la chaîne et hachaient du paillon autant que faire se peut.

La file d'attente était bien longue et il y avait autant d'enfants que d'adultes à vouloir une volée de bois...Les châtiments corporels étant de nos jours interdits, les candidats n'attendaient donc pas du bois vert mais voulaient en découdre avec les griffons et autres monstres colorés.

A l'herboristerie, Josselin faisait travailler les enfants( si, si !!!) à broyer des mixtures grises et verdâtres.

Je n'ai point vu de "gens d'armes" protecteurs du chateau et autres lieux y ayant trouvé à redire.

Pour sa défense, Josselin m'a promis de ne les occuper qu'à partir de cinq ans sinon, il les envoyait sur l'engin de torture qui trônait au milieu de la basse cour. Avait-il abusé de ses poudres produites ?

Pernes des Fontaines tressait sous sa tente des objets de souvenirs, qui me faisait penser à des

"attrape-rèves médiévaux".

Alan concentrait sous sa tente un grand nombre des activités des Compagnons, et l'on pouvait voir ici blasons, là gravures, ou encore cotte de mailles et partout des reproductions des machines de guerre.

Ses bras puissants éloignaient les damoiseaux qui se voyaient un instant chapardeurs ou manipulateurs de ces machines de bois et ficelles...Mais il lui fallait surtout garder la tête froide ( avec l'humidité ça lui a été facile...) pour répondre aux questions des curieux et aux pièges des historiens amateurs,  nombreux cet après-midi là.

A la corderie, Dame l'Epine était débordée et parfois deux Compagnons n'étaient pas de trop pour canaliser une foule enfantine où les parents jouaient des coudes pour gagner une place au choix des couleurs de laine.


A la sellerie, Je n'ai pas entendu d'enfants crier dans l'atelier car ils loupaient l'endroit prévu avec l'emporte-pièce, dans la fabrication des bourses. Par contre, dans la file d'attente j'ai entendu des critiques, car c'était trop long pour passer !!!

Attention, c'est la rançon de la gloire car j'ai entendu les mêmes choses au tir à l'arc, à la corderie et à la sculpture.

Et pourtant on dit partout que nos enfants ne sont pas manuels, et qu'il n'y a que l'électronique et internet...

A l'échoppe du cirier,

Point de messire à la présentation de la cire, mais une passionnée, précise, ordonnée, qui captive son assemblée

à chaque fois, sans se laisser dérouter par les questions.


Dame Papillon
, conte et raconte, de mieux en mieux je trouve, car elle a pris de l'assurance, de l'amplitude de voix

et même mime. L'assistance ne s'y trompe pas.

Et donc la sculpture, là on frise l'émeute, car on manque de pierres !!! quand il n'en reste plus que 7, il y a 20 personnes 

qui attendent, et depuis longtemps... Personne ne veut partir. On appelle à la rescousse, vite 7 numéros, ou 7 papiers...

ou on tire au sort, on vend au plus offrant !!! ou on va retirer des pierres dans la muraille du chateau...

Je m'égare un peu, mais là c'est beau. Le soleil couchant fait ruisseler les gouttes de sueurs des derniers apprentis.


Déjà, dans la grasse herbe verte normande, s'éloignaient les poussettes, les groupes d'enfant aux mains pleines de

diplômes calligraphiés, de pierres blanches blasonnées, de bourses colorées, et de cordelettes torsadées.

Les grands chiens Irlandais sont couchés et les bombardes se sont tues depuis longtemps. Les rapaces sont rentrés 

aux abris, les chevaliers ont pliés leurs habits, et les oriflammes se replient un à un.

Les Compagnons referment leurs tentes et cachent leurs trésors, vont faire un peu la fête puis repartir au loin.